Qui suis-je ?

S’endormir le soir dans la forêt, uniquement troublé par les aboiements d’un chevreuil qui a senti ma présence en passant à quelques mètres, par les hululements d’une chouette ou le cacardement des oies sauvages, pousse à la réflexion et parfois à la nostalgie. Aujourd’hui âgé de 55 ans, je me souviens de mes années d’adolescence où je parcourais déjà la nature en treillis-rangers empruntés à mon père pour débusquer et photographier les animaux. À l’époque, les jeux vidéo et les téléphones portables étaient du domaine de la science-fiction. Les loisirs à la campagne n’étaient pas virtuels.

Cette passion pour les bois m’a ensuite poussée à m’engager dans l’Armée de Terre. Dix ans à bivouaquer de la Bretagne à la frontière soviétique (du temps de la « Guerre Froide »), de Mourmelon à l’Irak (pendant la Première Guerre du Golfe), en passant par la Guyane pour relever la Légion Étrangère sur le Surinam.

Trombine

Daniel,

votre instructeur principal

Riche de cette expérience, j’avais décidé de poser mes valises. Mariage et reconversion dans la grande distribution. Mais passer ses journées dans un hypermarché devient rapidement étouffant. Alors l’appel de la nature a repris le dessus. La photographie animalière m’a bientôt amené au bushcraft pour décompresser. 20 ans plus tard, après un divorce et un licenciement ayant mal tourné, j’ai compris très vite que j’allais me retrouver à la rue. En France en 2021, il y avait 55000 SDF ayant un parcours identique au mien. Il y en a 4000 de plus tous les ans. Finir clochard sur un carton était inenvisageable. Grâce à ma connaissance de la nature, j’avais un moyen de continuer à vivre dignement, même au milieu des bois, et de rebondir. J’ai donc fait mon paquetage et je me suis installé à demeure sur la parcelle que je louais jusque-là pour mes loisirs.

Ça ne s’est pas fait d’un coup de baguette magique. Il a d’abord fallu apprendre à vivre avec le RSA comme seule ressource pour me nourrir et me chauffer. Il me fallait aussi une adresse postale pour continuer à « exister ». Ce dernier point n’a été possible que par une association caritative. Ses animateurs m’ont d’ailleurs plusieurs fois proposé des hébergements. Loger en HLM et tourner en rond sans objectif jusqu’à l’âge de la retraite en me contentant des allocations de l’État ? Très peu pour moi.

J’ai donc choisi d’améliorer le bivouac que j’utilisais jusque-là pour passer quelques nuits en forêt à la belle saison. Oui, mais, car il y a un (des) « mais » : je devais travailler seul, dans le respect de la législation et de la nature (les deux concepts sont d’ailleurs très proches quand on y réfléchit)  et surtout, de façon économique. J’ai donc étudié les savoir-faire ancestraux qui permettaient de construire du solide en prenant toutes mes contraintes en considération.

Cela fait maintenant trois ans que mon abri me protège en toute saison, tirant la plupart de mes besoins (nourriture et matériaux) de la nature sans pour autant la déranger. En effet, il est rare que je passe une semaine sans voir de chevreuil, hérisson, blaireau, lièvre, renard, fouine ou même chat forestier (les images illustrant ce site ont toutes été prises en moyenne dans un périmètre de 200 mètres).

Les intervenants de l’association qui me permet d’avoir une adresse postale ont tout de suite été impressionnés. Après plusieurs demandes pour renseigner d’autres personnes dans le besoin sur ce mode de vie, il m’est venu l’envie d’aller plus loin. Montrer que c’est possible, c’est bien, mais montrer comment, c’est mieux.

L’idée ayant fait son chemin, j’ai décidé de créer Lorraine Bushcraft Expérience.

La raison d’être de l’entreprise était à l’origine de donner aux SDF un moyen de vivre dignement, de ne plus être « sans abri ». Mais, bien que l’abbé Pierre et Emmaüs aient montré leurs limites, il n’est pas question de promouvoir des camps tels que Sangatte, Calais ou même Paris dans toutes les forêts de France. La préservation de la nature doit être la priorité absolue, puisque sans cela, le concept de bushcraft s’éteint purement et simplement.

Partant de là, si l’entreprise se développait, je n’avais moi-même plus nécessité à recourir au RSA pour m’en sortir. C’est ainsi qu’est venue la décision d’ouvrir les formations à tous ceux qui en auraient besoin : les amoureux de la nature, les fans de trekking et de randonnée, voire même les associations d’entraide aux femmes victimes de violences. En effet, celles-ci pourraient trouver à travers ces stages un moyen de retrouver confiance en elles et de se reconstruire. Et surtout de fuir un foyer toxique sans finir à leur tour à la rue.

Les tarifs sont donc adaptés aux différents contextes : payer pour un loisir permet d’aider celles et ceux pour qui ce sera peut-être un moyen de survivre.

Alors si vous ressentez l’appel de la nature, ou si vous faites partie d’une association caritative et que vous pensez que je peux vous aider, n’hésitez pas à réserver, à me contacter ou à demander un devis.